Étant un des pays avec la plus forte mortalité maternelle dans le monde, à 846 décès maternels sur 100 000 naissances vivantes, la République Démocratique du Congo (RDC) s’engage à réduire les décès évitables, comme ceux dus à l’avortement à risque. La RDC se trouve à un point tournant pour l’expansion de l’accès aux droits sexuels et reproductifs de la femme. En mars 2018, le Protocole de Maputo a été publié dans le Journal Officiel, légalisant l’accès à l’avortement sécurisé dans le pays. Pourtant, depuis ce temps, le progrès sur la mise en œuvre du Protocole de Maputo a pris du temps, pendant que les normes et directives soient développés et disséminés à travers le pays, un processus qui connaît un retard dû à la pandémie COVID-19.
Entretemps, la situation COVID-19 a également augmenté l’urgence sur l’accès aux soins, comme les femmes sont d’autant plus vulnérables aux violences et aux grossesses non-désirées. Dans l’Est de la RDC, ou des décennies de conflit et des crises humanitaires ont contribué à des taux élevés de violences sexuelles et basées sur le genre, le système de santé est affaibli et des femmes continuent à chercher des avortements à risque, mettant leurs vies en danger.
Dans le Sud-Kivu, à l’Est de la RDC, des acteurs locaux s’engagent pour plaider auprès du gouvernement provincial afin de répondre à cette situation urgente et de capitaliser sur le progrès fait pour élargir les droits de la femme pour l’accès à l’avortement sécurisé en RDC. A travers un édit provincial harmonisant les directives sur les soins d’avortement sécurisé, l’allocation de ressources pour l’avortement médicamenteux, et le renforcement de la chaîne d’approvisionnement affaiblie, le Sud-Kivu pourrait répondre aux besoins urgents des femmes et filles, et sauver des vies.